Omer Avital

Le contrebassiste le plus attachant de la scène new-yorkaise présente « New York Paradox », le second disque de son groupe Qantar. Dans son nouveau QG de Brooklyn, Wilson Live!, Omer Avital a réuni la crème de la nouvelle vague du jazz israélien expatriée à New York, dont il est, depuis trois décennies, l’un des chefs de file

Biographie

Bio photo
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Omer Avital est un poète de la contrebasse, largement reconnu comme l’un des musiciens les plus innovants de sa génération. Dans le New York Times, Ben Ratliff a écrit « D’abord formé à la guitare classique, il plaque ses accords sur tout le manche et utilise le strumming tel un guitariste, avec des accents de flamenco ou de blues. Il peut sonner jazz, flottant et mélodique dans le style d’Oscar Pettiford, puis faire résonner la tonique comme un chanteur habité. Natif de Tel Aviv issu d’une famille maroco-yéménite, ses influences arabes et hispaniques se mêlent au blues. Mais une bonne technique ne fait pas tout, et c’est en martelant et en pinçant les cordes qu’il crée un langage nouveau pour son instrument. En dehors de Charles Mingus et du contrebassiste free-jazz William Parker, une violence si spectaculaire à l’égard de l’instrument est difficile à trouver. »
A onze ans, Omer Avital commence l’apprentissage de la guitare classique. Puis, lorsqu’il rentre à la Thelma Yellin High School for the Arts, il se dirige vers le jazz et adopte la contrebasse.
À dix-sept ans, il devient musicien professionnel et joue dans des groupes de jazz, de pop et de folk. Il se produit régulièrement dans les radios et télévisions nationales ainsi que dans les festivals de jazz. Après un an dans l’orchestre de l’armée israélienne, il s’installe à New York en 1992 et devient rapidement un musicien très demandé : il joue avec des légendes du jazz comme Roy Haynes, Jimmy Cobb, Nat Adderly, Walter Bishop, Al Foster et Rashied Ali, mais aussi avec certains des plus grands artistes de sa génération, tels que Kenny Garret, Mark Turner, Brad Mehldau, Aaron Goldberg et Joshua Redman.

A l’ouverture du Smalls Jazz Club en 1994, le gérant du club, Mitchell Borden, invite les jeunes musiciens de la scène jazz et certains des maîtres de cet art à partager leurs recherches musicales. Omer Avital s’y produit comme leader de son propre groupe, mais aussi au sein du Monday Night Big Band, mené par Jason Lindner. Time Out New York écrit ainsi « Lorsque l’on se remémorera les débuts du Smalls, le nom d’Omer Avital y sera de suite rattaché, aussi bien que le sont ceux de Bill Evans avec le Village Vanguard ou de Thelonious Monk avec le Five Spot Café. ». En 1995 et 1996, il se fait de nouveau remarquer en jouant au Smalls avec des orchestres singuliers – souvent sans piano – comme c’est le cas de ce sextette avec quatre saxophonistes.
En 1997 Impulse! publie Jazz Underground : Live at Smalls, anthologie où se trouvent plusieurs enregistrements d’Omer Avital en quartet. Mais ses débuts discographiques sont contrariés ; il enregistre l’album Devil Head qui ne verra pas le jour, et il faut attendre 2001 pour que soit publié Think With Your Heart.
En 2003, Omer Avital rentre en Israël où il étudie la musique classique, la musique arabe et ses théories, mais aussi l’oud et la musique traditionnelle israélienne. Son retour à New York est marqué par la sortie de plusieurs albums, dont trois extraits des archives du Smalls Club et un autre avec le groupe Third World Love. Il reçoit dans la foulée deux prix : le Prime Minister’s Award en 2008 et celui de la Fondation Vanguard de l’ASCAP (2011). En 2012, Omer Avital publie deux albums : l’un avec le Yes! Trio et le second en leader, Suite Of the East, « meilleur album de l’année » pour la radio parisienne TSF Jazz. Deux ans plus tard, paraît New Song.

Omer Avital s’est ainsi affirmé comme un musicien aux qualités indéniables de compositeur, d’arrangeur et de leader. Pour Abutbul Music, son premier album international qui sort chez JazzVillage dans le monde entier, il a renouvelé son groupe pour réunir un quintet composé de jeunes musiciens issus comme lui de la scène new-yorkaise. Enregistré à Paris chez Philippe Tessier du Cros et masterisé près d’Avignon à La Buissonne, c’est un manifeste du jazz d’aujourd’hui au son puissant et inventif, parfois même sauvage.

Abutbul Music révèle un répertoire combinant le swing moderne du jazz d’aujourd’hui avec une approche spirituelle. On y trouve des rythmes toniques et des mélodies orientales abreuvées de gospel et de soul. L’album est parsemé de morceaux intenses comme New Yemenite Song, Ramat Gan et Afrik, autant de balises de cette approche unique d’un « jazz du monde » où se glissent des pièces comme le funky Eser, Three Four et ses parfums de valse, sans oublier les accrocheurs Bed-Stuy (dont une version longue est proposée en exclusivité dans l’édition vinyle) et Muhammad’s Market.

Musicien multi culturel qui a su tirer le meilleur parti de son statut d’Israélo-Américain aux influences multiples, Omer Avital est depuis vingt ans un pilier de la scène innovante de New York. Avec Abutbul Music, il invente une musique d’aujourd’hui en perpétuel mouvement et s’affirme l’un des artistes clefs de sa génération.

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